D’un océan à l’autre pour la guérison – réflexions sur le voyage d’une vie 

Matt Varey, un membre du conseil d’administration de Percée DT1 Canada, a traversé le Canada à vélo pour appuyer la recherche sur le diabète de type 1 (DT1)  

Le 3 mai, Matt Varey, bénévole de longue date auprès de Percée DT1 Canada (auparavant FRDJ) et coprésident actuel du conseil d’administration de Breakthrough T1D International, a entrepris un voyage de 61 jours et de plus de 7 400 km à vélo à travers le Canada. Âgé de 61 ans et tout juste retraité d’une longue carrière chez RBC, Matt n’a aucun lien personnel avec le DT1, mais il est devenu au fil des 20 dernières années un ardent défenseur des Canadiennes et Canadiens vivant avec cette maladie. Son objectif était d’amasser 500 000 $ pour la recherche sur le DT1, et il l’a dépassé en recueillant plus de 535 000 $ (et ce n’est pas fini).  

Son périple l’a confronté aux quatre saisons, à des journées éreintantes, à des blessures et à l’absence totale de jours de repos – un véritable test d’endurance mentale et physique. Il était accompagné de sa femme, Andrea, et de leur chien, Handel. Plusieurs de ses meilleurs amis de toujours se sont aussi joints à l’aventure. Kirk, Stew et Steve, présents dès la naissance du projet, ont tout laissé tomber pour l’épauler sur la route – une preuve éclatante d’amitié sincère. Leur petite équipe a accompli quelque chose d’extraordinaire pour la communauté du diabète de type 1.  

Le 2 juillet, Matt a terminé son trajet à Halifax en trempant sa roue dans l’océan Atlantique, clôturant ainsi un voyage entamé le 3 mai par un bain similaire dans l’océan Pacifique à Victoria. Un geste hautement symbolique pour conclure une aventure aussi audacieuse que profondément significative. 

Percée DT1 Canada s’est entretenue avec Matt après sa traversée pour revenir sur cette expérience unique au profit de la recherche et du soutien à la communauté du DT1. 

Percée DT1 Canada : Comment vous sentez-vous aujourd’hui? 

Matt : Je me sens formidable. Et je peux vous dire que si je me sens aussi bien, c’est grâce à la bonté, à la générosité et à l’humilité dont les gens ont fait preuve partout où nous sommes passés. C’est ce qui me revient chaque jour. L’élan de générosité qu’on a vu d’un bout à l’autre du pays nous a profondément touchés, AJ et moi. Nous avons tous les deux été profondément touchés de voir à quel point les gens tenaient sincèrement à la mission et à sa raison d’être. Voilà ce que je ressens. 

Percée DT1 Canada : Qu’est-ce qui vous a le plus surpris? 

Matt : Oh, plusieurs choses m’ont surpris, et je vais vous les partager sans ordre précis. Mère Nature, d’abord. Elle nous a exposés à tant d’environnements différents qu’il fallait absolument être capable de s’adapter sans se laisser décourager. J’ai été constamment étonné par la rapidité et la brutalité avec lesquelles elle peut transformer le décor. Ma femme et moi avons été surpris tous les deux. Mère Nature peut être implacable, mais elle peut aussi offrir une grande sérénité, le matin comme le soir.  En fait, c’est tout l’aspect naturel du voyage qui m’a marqué — des oiseaux qui me réveillaient le matin à ceux qui m’endormaient le soir. Les bruits, le son du vent dans les arbres… 

Et puis, en traversant des terrains plus difficiles et des zones durement touchées par les feux de forêt, j’avais l’impression que les arbres pleuraient. On voyait Mère Nature en colère face aux incendies. La forêt semblait triste, fatiguée, desséchée. Et quand on voyait la fumée, j’y voyais les larmes de Mère Nature. C’était inattendu, mais émouvant à sa façon. 

Je croyais déjà comprendre, mais j’ai quand même été surpris par la beauté et la diversité de Mère Nature, par la splendeur du Canada que je n’avais encore jamais vraiment vécue avant ce périple. À vélo, j’ai traversé certains des plus beaux endroits au monde : le nord du lac Supérieur, la magnifique vallée de la rivière Saint-Jean, les superbes églises blanches du sud du Québec… Quand on est sur un vélo, tous les sens s’éveillent. Je n’avais aucune distraction moderne, alors j’étais en hyperconnexion avec mon environnement. Je pouvais réellement sentir l’odeur d’un champ agricole ou celle d’une pelouse fraîchement coupée. 

Et puis, à l’opposé de tout ça – j’ai été surpris par le bruit constant de notre société. Le vacarme incessant des voitures, des camions qui passent tout près de toi toute la journée. On finit par ressentir leur approche avant même de les voir, ou à percevoir le respect – ou non – de la distance qu’ils te laissent parce que tu es à vélo. On capte beaucoup plus intensément les bruits de la société. 

Une autre chose qui nous a à la fois surpris et profondément touchés, AJ et moi, c’est la confiance spontanée que les gens te donnent, même s’ils ne te connaissent pas. C’est incroyable, non?  Tu crèves un pneu, il n’y a aucun atelier de vélo dans le coin, juste un relais routier – et normalement, ils ne réparent pas les vélos. Sauf que là, ils le font! Ils voient une personne sur la route qui a besoin d’aide, et ils accourent pour l’aider. 

Nous étions à Lake Louise, en Alberta. Il faisait deux degrés, je pédalais sous la pluie et le grésil, et ma chaîne a cassé. Et les gens… ils ont tout laissé tomber pour nous aider. Dès qu’on mentionnait la mission de notre périple, les gens nous faisaient une confiance immense et voulaient être cette main dans notre dos, ce soutien qui t’élève et t’encourage à continuer. 

Je faisais ma lessive dans une buanderie quand un homme a remarqué mon chandail. Il m’a demandé ce qu’il représentait, ce que je faisais. Après lui avoir expliqué, il a plongé la main dans sa poche, a sorti 50 $ et me les a tendus, en me demandant simplement d’en faire quelque chose de bien. J’ai été profondément touché par la confiance immense que les gens t’accordent spontanément. 

L’autre grande surprise, ça a été RBC. J’ai toujours su que c’était une organisation animée par une mission, avec une culture profondément humaine, mais là, c’était d’un tout autre niveau. Mes anciens collègues, mes amis, tout le soutien offert à la base… et pourtant, je suis à la retraite – je n’y travaille même plus! Mais c’était un véritable raz-de-marée de générosité, d’un océan à l’autre. 

Personne n’a dit qu’il était trop occupé pour participer aux événements d’activation (nos arrêts prévus en chemin) – ils sont venus en plein milieu de journée, ils sont venus la fin de semaine. Ils ont donné de leur temps et de leur énergie pour appuyer cette aventure porteuse de sens, et ça m’a vraiment motivé à continuer. RBC a démontré qu’elle est une organisation profondément humaine. Toutes ces personnes avaient le choix de continuer leur journée, de faire leur travail… et elles ont choisi d’interrompre tout ça pour venir nous soutenir. 

Et bien sûr, nous avons aussi été surpris par l’intensité des émotions, et à quel point cela nous a profondément touchés, tous les deux. Peu de gens connaissent les détails de cet aspect-là.  

Les ambassadeurs et ambassadrices de Percée DT1, chacun d’eux a laissé une empreinte différente en moi. AJ et moi, on sait que lorsqu’on vit avec le DT1, on n’a pas le choix d’être courageux. Il faut l’être, chaque jour. Mais ce qui nous a surpris, c’est leur détermination tranquille, leur calme, et la façon dont ils avancent avec optimisme. Leur conviction profonde que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Ça a complètement transformé notre compréhension de ce que signifie vivre avec le DT1. Et ça aussi, ça nous a portés, jour après jour. 

Percée DT1 Canada : Qu’avez-vous appris au cours de votre voyage? 

Matt : On apprend énormément sur son corps, autant physiquement que mentalement. Ton corps t’indique physiquement quand tu peux continuer, quand il te reste encore de l’énergie. Tu sais même, avant de monter sur le vélo, si tu vas vivre une journée difficile. Ton corps se fâche contre toi. Il n’a pas envie de faire la même chose pendant 60 jours d’affilée. J’ai été surpris que mon corps me donne deux millions de coups de pédale — mais en même temps, il était fâché contre moi. Et il l’a été plus d’une fois, c’est certain. Mais j’ai retenu une chose : on a toujours plus d’énergie en réserve qu’on pense.  

J’ai appris que je devais vraiment me concentrer sur le positif. Quand j’étais épuisé et que je n’avais plus envie de faire un seul kilomètre de plus, je regardais mon bras, là où j’ai fait tatouer le logo de Percée DT1 avant de commencer cette aventure, et je me disais : « Je n’en ai pas envie… mais oui, je peux. » Mon esprit et mon corps m’ont appris tellement de choses, pour tant de raisons différentes. 

Percée DT1 Canada : Comment percevez-vous maintenant votre lien avec la communauté du DT1? 

Le premier mot qui me vient spontanément à l’esprit, c’est qu’ils sont encore plus courageux que je ne le pensais, même après deux décennies passées auprès de cette organisation. Le cœur organisationnel de Percée DT1, je dis toujours qu’on peut convaincre un esprit, mais qu’il faut gagner un cœur. Et quand on a les deux, comme c’est le cas chez Percée DT1, on peut accomplir n’importe quoi. C’est devenu encore plus évident à quel point il s’agit d’une organisation guidée par les personnes et animée par une mission profonde. Et puis, rencontrer des ambassadeurs, des parents d’enfants atteints de DT1, ou même des personnes de mon âge qui vivent avec cette maladie depuis des décennies… ça m’a donné de la confiance, et ça m’a donné de l’espoir. 

Écouter Jessica Diniz (présidente et cheffe de la direction de Percée DT1 Canada), Aaron Kowalski (président et chef de la direction de Breakthrough T1D International) ou les membres du conseil d’administration – cela n’a fait que renforcer, pour AJ et moi, que Percée DT1 est une véritable famille. Ce n’est pas simplement une organisation, c’est une famille, et tout le monde y est uni parce qu’ils avancent ensemble sur le même chemin. Malgré les difficultés propres à mon parcours, ils se sont rassemblés autour de ces liens familiaux. Il ne reste que très peu de liens authentiques dans le monde des affaires. Et Percée DT1 est une famille, d’un océan à l’autre, à tous les niveaux. 

Et nous tenons aussi à souligner le soutien exceptionnel de Katie, Lynne, Dennis et de toute l’équipe de Percée DT1 Canada, qui ont travaillé sans relâche tout au long de cette aventure. Nous n’avons jamais connu une culture de soutien aussi forte que celle qui règne chez Percée DT1. 

Percée DT1 Canada : Un dernier mot? 

Matt : Ma femme AJ est la personne la plus remarquable que j’aie jamais connue. Et ce qu’elle a fait – pour ce voyage, pour moi – a été l’acte le plus désintéressé que j’aie jamais connu, vu ou que je connaîtrai un jour. Sans elle, il n’y avait absolument aucune chance que je – enfin, que nous – puissions accomplir ce voyage. Je l’aime profondément, mais cette expérience a porté cet amour à un tout autre niveau. 

De tout ce que j’ai vécu, c’est ce qu’elle a fait que je retiendrai plus que tout le reste. La vie, c’est une question de souvenirs, et ce qu’il me restera, ce sont des souvenirs pour la vie que je n’oublierai jamais, et qui m’ont transformé.  

Ce voyage m’a changé. Il m’a permis de voir les choses de manière encore plus positive. Nous vivons dans un pays extraordinaire, d’une grande bonté et d’une beauté profonde dans son âme. Je n’ai pu ressentir cette beauté qu’en la voyant se répéter encore et encore — dans les petits villages, les grandes villes, les ateliers de vélo, les pâtisseries, les restaurants, partout où nous sommes allés. Le système circulatoire de ce pays fait circuler la bienveillance partout. Je me sens privilégié d’avoir pu vivre cela, et ma gratitude est tout simplement impossible à exprimer avec justesse. 

C’est aussi incroyable de voir à quel point on peut créer un lien avec la société grâce aux médias sociaux. Je ne les avais jamais utilisés avant cet événement. Mais tout au long de mon parcours, je lisais les commentaires sur LinkedIn, surtout quand j’étais fatigué, que je n’avais pas envie de me lever ni de remonter sur mon vélo. Mais les personnes de l’autre côté de l’écran m’aidaient à continuer. Je n’aurais jamais cru pouvoir ressentir autant d’humanité à travers un ordinateur. Alors merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont laissé un mot et qui ont nourri mon engagement envers cette aventure porteuse de sens. Vous avez fait bien plus pour moi que vous ne le saurez jamais. 

Je suis aussi extrêmement reconnaissant envers Percée DT1 d’avoir offert à AJ et à moi la possibilité de vivre cette expérience. Je me sens incroyablement chanceux et profondément reconnaissant envers toutes les personnes de cette organisation, envers celles que j’ai croisées sur la route, les bénévoles, les ambassadeurs et tous ceux et celles qui nous ont soutenus tout au long du parcours. Merci. Du fond du cœur, je vous remercie. 

*** 

Percée DT1 tient une fois de plus à exprimer toute sa gratitude envers Matt et AJ, ainsi qu’envers les bénévoles, le personnel et toutes les équipes de RBC qui ont contribué au succès remarquable de la campagne D’un océan à l’autre pour la guérison. 

Pour en savoir plus : https://breakthrought1d.akaraisin.com/ui/coasttocoastforcuresfr 

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