Des percées prometteuses dans la thérapie de remplacement cellulaire
ViaCyte, une entreprise de remplacement de cellules bêta appuyée depuis longtemps par FRDJ, a mis au point et testé trois produits distincts de remplacement des îlots issus de cellules souches, tous dans le but de réduire ou d’éliminer le besoin d’insuline externe pour les personnes atteintes de DT1.
Les chercheurs explorent des moyens d’utiliser les cellules souches comme source renouvelable de cellules productrices d’insuline, lesquelles une fois transplantées, remplaceraient les cellules bêta qui sont détruites dans le corps d’une personne atteinte de DT1, leur permettant ainsi de produire de l’insuline de nouveau. Ceci viendrait réduire ou éliminer la quantité d’insuline externe requise par une personne atteinte de DT1 (par injection, stylo injecteur ou pompe) pendant des mois et même des décennies.
Les plus grands défis de la thérapie de remplacement à base de cellules souches consistent à cibler la source appropriée de cellules (c’est-à-dire, des cellules souches embryonnaires, des cellules souches pluripotentes induites, des cellules porcines, etc.), à assurer leur bon fonctionnement et à éviter leur rejet par le système immunitaire du receveur. Tout comme un organe transplanté, la plupart des thérapies de remplacement des îlots à base de cellules souches nécessitent des médicaments immunosuppresseurs pour éviter le rejet.
Comptes rendus prometteurs sur les thérapies issues de cellules souches pour le diabète de type 1
PEC-Encap (VC-01MD ; voir sur l’illustration au milieu) était le premier produit de ViaCyte comprenant un précurseur dérivé de cellules souches qui, une fois implanté chez l’homme, a démontré la capacité des cellules de mûrir pour devenir des cellules bêta produisant de l’insuline.
La deuxième technologie de l’entreprise, PEC Direct (VC-02™ ; voir sur l’illustration, première ligne), a maintenant fait l’objet de deux articles qui communiquent les résultats préliminaires de son étude clinique, à laquelle a participé une équipe internationale de cliniciens et de chercheurs, dont plusieurs de l’Université de l’Alberta et de la Faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique et de Vancouver Coastal Health (VCH).
L’étude de l’UCB-VCH fait partie des essais cliniques internationaux plus vastes menés par ViaCyte, qui examine également l’efficacité de la thérapie de remplacement cellulaire auprès de participants dans des sites au Canada, aux États-Unis et en Belgique.
L’un des nouveaux articles traite des 15 participants à l’essai clinique au site de Vancouver. Au début de l’étude de l’UCB-VCH, plusieurs dispositifs contenant des cellules ViaCyte ont été implantés juste sous la peau de chacun des participants. Chaque dispositif, aussi mince qu’une carte de crédit, contenait des millions de cellules cultivées en laboratoire et provenant initialement d’une seule lignée de cellules souches. Ces cellules avaient été préparées pour devenir des cellules bêta productrices d’insuline.
Six mois après l’implantation, les cellules avaient non seulement survécu, mais étaient devenues des cellules bêta productrices d’insuline, ce qui a aidé les participants de l’essai clinique à détecter les niveaux de sucre dans le sang et à libérer de l'insuline en cas de besoin.
L’insuline produite par les cellules implantées n’était pas suffisante pour que les participants puissent renoncer complètement à l’insuline externe, mais les cellules ont survécu et maintenu leur fonction une année complète après la transplantation. Cela témoigne du potentiel de durabilité de ce type de thérapie de remplacement cellulaire et peut idéalement éviter les implantations fréquentes qui doivent être effectuées par intervention chirurgicale. Fait important, l’essai clinique n’a révélé aucun problème de sécurité.
La prochaine étape consiste à établir les cellules optimales pour la transplantation et le meilleur site de transplantation. Il faudra également étudier davantage la durée pendant laquelle les cellules fonctionnent efficacement et demeurent sécuritaires, si un plus grand nombre de cellules est requis pour la production d’insuline à long terme et s’il est possible de se passer d’un traitement immunosuppresseur.
Cette recherche a été soutenue par le financement de FRDJ Canada, ainsi que du Réseau de cellules souches du Canada, du Vancouver Coastal Health Research Institute, des Instituts de recherche en santé du Canada, de ViaCyte Inc. et du California Institute for Regenerative Medicine.
Ces études offrent de l’espoir et un optimisme prudent sur la thérapie de remplacement cellulaire en tant que voie possible vers une guérison du DT1.
Un troisième produit de remplacement des cellules ViaCyte comprenant une source de cellules souches génétiquement modifiées, VCTX210, mis au point en partenariat avec CRISPR Technologies, a récemment été approuvé pour un essai clinique par Santé Canada. Contrairement au produit PEC-Direct utilisé dans les résultats récemment publiés, ce produit ne requiert pas de médicament immunosuppresseur – une prochaine étape clé sur la feuille de route du remplacement des cellules bêta (voir figure 3).
Les essais cliniques de ViaCyte sont l’un des nombreux traitements potentiels de remplacement cellulaire que FRDJ appuie partout dans le monde dans le cadre de sa stratégie globale de recherche.
Image extraite de viacyte.com/pipeline/