Les problèmes de santé mentale et psychosociaux demeurent des aspects peu étudiés et pourtant fréquents de la vie avec le diabète de type 1 (DT1). FRDJ est ravie de soutenir quatre nouvelles subventions canadiennes axées sur l’amélioration de la santé mentale et du bien-être des personnes atteintes de DT1 dans le cadre du Partenariat pour vaincre le diabète FRDJ-IRSC. Ces subventions s’élèvent à 1 million de dollars chacune sur 4 ans.
Le diabète est associé à un risque accru de problèmes de santé mentale, dont l’anxiété, la dépression et des troubles de l’alimentation, et de «détresse diabétique», un état clinique qui fait référence aux émotions négatives qui viennent avec le fardeau de l’autogestion du diabète.
Certaines preuves indiquent que les interventions en santé comportementale peuvent traiter des problèmes de santé mentale comme la dépression clinique et la détresse diabétique, ainsi qu’améliorer la qualité de vie et l’autogestion du diabète chez les personnes atteintes de DT1. Des preuves supplémentaires sont toutefois requises, notamment en ce qui concerne la meilleure façon de mettre en œuvre ces interventions dans la pratique. Les quatre subventions mettent l’accent sur le développement, la validation et la mise en œuvre clinique d’interventions en santé mentale qui idéalement, offriront des solutions durables et évolutives aux Canadiennes et aux Canadiens atteints de DT1.
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Une approche plus en douceur : Soutenir les jeunes atteints de diabète de type 1 pendant la transition entre les soins pédiatriques et les soins pour adultes
Dre Sonia Butalia (Université de Calgary)
La Dre Butalia et son équipe étudient la transition des soins du diabète pédiatriques aux soins pour adultes chez les personnes atteintes de DT1. Cette transition laisse les adolescents aux prises avec le système de santé pour adultes tout en tentant de concilier les pressions accrues et les priorités concurrentes, telles que la fin des études secondaires, les projets d’avenir et le départ éventuel du domicile familial, la responsabilité accrue de la gestion de leur diabète, la gestion des pressions sociales et des problèmes de santé mentale, pour n’en citer que quelques-unes. Il s’agit d’une période cruciale, car il a été constaté qu’une transition inadéquate a un impact sur les enjeux psychosociaux et entraîne une augmentation des valeurs HbA1c et du risque d’hospitalisation.
La Dre Butalia et son équipe ont précédemment mis au point une intervention de transition qui soutient les adolescents par le biais de textos, de courriels, d’appels téléphoniques et de groupes de médias sociaux par l’intermédiaire de coordinateurs de transition non médicaux. Une étude pilote de cette intervention fut très réussie : la fréquentation des cliniques s’est multipliée par quatre et les taux de glycémie se sont améliorés chez les personnes qui ont participé au programme. La Dre Butalia utilisera la subvention de FRDJ et des IRSC pour étendre ce programme à cinq sites majeurs en Alberta et évaluer l’impact du programme sur la santé mentale des participants, la gestion du diabète et la transition des soins, ainsi que la rentabilité du programme. L’équipe développera également une trousse d’outils gratuite en ligne qui pourra être utilisée par toutes les collectivités au Canada pour mettre en œuvre des programmes de transition de sorte que les adolescents atteints de DT1 d’un bout à l’autre du pays puissent en bénéficier.
Adaptation et évaluation pilote d’une intervention numérique ciblant les besoins psychosociaux des personnes atteintes de diabète prégestationnel
Dre Deborah Da Costa (Université McGill)
La grossesse et la période post-partum sont des étapes critiques de la vie durant lesquelles les personnes atteintes de diabète peuvent être particulièrement vulnérables à la détresse diabétique, à l’anxiété et à la dépression en raison des transformations physiques, émotionnelles, comportementales et sociales supplémentaires qui se produisent, en plus de l’adaptation à un nouveau rôle et à de nouvelles tâches en matière de soins. La détresse liée au diabète et une mauvaise santé mentale pendant la période préconceptionnelle et la grossesse peuvent avoir un impact négatif sur les résultats pour la mère et l’enfant, mais la recherche dans ce domaine n’a pas été prioritaire et les interventions sont limitées. La Dre Da Costa et son équipe sont des spécialistes en santé mentale maternelle et ont précédemment mis au point une intervention numérique réussie auprès de femmes enceintes, celles en période post-partum et qui ont accouché. Ils utiliseront maintenant la subvention de FRDJ et des IRSC pour collaborer avec des spécialistes en diabète – principalement ceux qui vivent avec le diabète de type 1 et de type 2 – afin d’adapter leur plateforme aux femmes et à celles qui ont accouché et sont atteintes de diabète prégestationnel.
La Dre Da Costa utilisera une approche de recherche participative basée sur la communauté pour adapter sa plateforme actuelle (HealthyMoms) à la communauté du diabète. Cette approche de recherche garantit que l’intervention est créée par la communauté, pour la communauté. La nouvelle adaptation – HealthyMoms DM+ – sera évaluée afin d’établir son impact sur la santé mentale des personnes atteintes de diabète prégestationnel (c’est-à-dire de diabète de type 1 ou de type 2 avant la grossesse) qui planifient une grossesse, sont actuellement enceintes ou se trouvent dans la période post-partum d’un an. Cette intervention comblera une lacune importante dans les soins de santé actuels et les ressources en ligne ciblant la prévention des difficultés psychologiques maternelles pour les personnes atteintes de diabète prégestationnel. La promotion de la santé maternelle par des actions préventives adaptées pourrait avoir un impact positif sur les résultats chez les parents, les nourrissons et les familles dans tout le Canada.
Essai sur le diabète de type 1, l’exercice et le mentorat (TEAM) : Le mentorat par les pairs pour augmenter l’activité physique et la qualité de vie des adolescents atteints de diabète de type 1
Dr Jonathan McGavock (Université du Manitoba)
Le Dr McGavock et son équipe mettent l’accent sur l’amélioration de la responsabilisation, de la résilience et de l’autonomie chez les adolescents atteints de DT1 par le biais de l’activité physique. Bien que l’activité physique soit un élément crucial de la prise en charge du DT1, qu’elle soit essentielle pour une qualité de vie optimale et un facteur important de la santé mentale, les niveaux d’activité physique quotidienne demeurent faibles chez les adolescents atteints de DT1. Le Dr McGavock et son équipe exploiteront l’efficacité du soutien et du mentorat entre pairs afin de créer une intervention comportementale pour les adolescents atteints de DT1. Ce programme fournira des stratégies pour s’attaquer aux trois plus importants obstacles à l’activité physique chez les adolescents atteints de DT1 : (1) le risque accru et la peur de l’hypoglycémie, (2) les essais et erreurs pour trouver des niveaux d’activité physique appropriés afin de maintenir un contrôle stable du diabète, et (3) la motivation limitée à faire de l’exercice en raison de la détresse diabétique et des problèmes de santé mentale existants.
Le Dr McGavock et son équipe mèneront un programme de 12 semaines d’exercices en groupe dirigés par des mentors atteints de DT1 qui ont un mode de vie sain et actif. Ce programme vise à transmettre aux participants un sentiment de maîtrise, de rapprochement et de création de liens avec les pairs, ainsi qu’un sentiment d’autonomie pour améliorer leur qualité de vie grâce à un mode de vie sain et actif. La faisabilité de cette étude et l’impact sur la santé mentale et les résultats liés au diabète permettront de guider de futures lignes directrices en matière d’activité physique pour les adolescents atteints de DT1.
Trouvez votre CommuniDT1 : Soutien virtuel personnalisé par les pairs pour les personnes atteintes de diabète de type 1
Dre Holly Witteman (Université Laval)
Par l’entremise d’une approche unique, la Dre Witteman et son équipe créeront un programme durable de soutien par les pairs, dirigé par des personnes atteintes de DT1, afin d’améliorer la santé mentale et la qualité de vie des personnes atteintes de DT1 partout au Canada. CommuniDT1 sera une communauté virtuelle dirigée par des personnes atteintes de DT1 et soutenue par l’équipe de recherche qui contribue par son expertise en santé mentale, soins du diabète, psychologie et soutien social. Ce programme est destiné à s’adapter en continu aux besoins de la communauté, tandis que la recherche mettra l’accent sur la faisabilité et l’acceptabilité du programme, ainsi que sur son impact sur la détresse diabétique, la qualité de vie, le bien-être, la gestion du diabète et l’utilisation des ressources.
CommuniDT1 sera une communauté virtuelle continue qui comprendra des réunions récurrentes en petits groupes ainsi que des webinaires de grande envergure. Les réunions en petits groupes favoriseront la création de liens tout en fournissant un soutien émotionnel et informatif par les pairs. Les pairs leaders seront formés pour animer ces réunions pour les personnes atteintes de DT1 qui partagent des caractéristiques ou des situations communes (par exemple, la langue de préférence, le groupe ethnoculturel, étape de la vie, loisirs, intérêts, etc.) Les webinaires de grande envergure seront organisés pour permettre à la communauté d’obtenir des informations sur le DT1 et d’écouter des experts sur des sujets tels que la dépression et l’anxiété avec le DT1, l’amélioration du sommeil avec le DT1, les troubles de l’alimentation avec le DT1, des outils de méditation et de pleine conscience, des conseils financiers, prendre soin des proches avec le DT1, etc. Restez à l’affût des informations à venir sur la manière dont vous pouvez participer à CommuniDT1.
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FRDJ dispose d’une stratégie complète en matière de santé mentale et de diabète, et ces subventions s’inscrivent dans le cadre de son objectif global d’améliorer la santé mentale des Canadiennes et des Canadiens atteints de DT1.
Une fois la phase de recrutement entamée, nous publierons des informations sur les façons de prendre part à ces études, et à d’autres, sur notre page « Participer aux recherches ».