Une étude suggère que le sémaglutide augmente la production d’insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 1 nouvellement diagnostiquées

Le sémaglutide, dont les noms de marque sont Ozempic®, Rybelsus® et Wegovy®, fait la une partout. Il est approuvé par Santé Canada pour aider les personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2) à gérer leur glycémie. Il diminue également le risque d’événements cardiovasculaires et aide à la perte de poids. Selon un commentaire récent publié dans le New England Journal of Medicine [abonnement requis] par des chercheurs de la State University of New York à Buffalo, il pourrait également aider les personnes nouvellement diagnostiquées avec le diabète de type 1 (DT1) à produire plus d’insuline.

Qu’est-ce que le sémaglutide?

Le sémaglutide est un peptide similaire au peptide de type glucagon (GLP-1) naturel. Il aide les personnes atteintes de DT2 de diverses manières, notamment en stimulant la production d’insuline. Ces médicaments sont commercialisés depuis le début des années 2000.

Grâce à des décennies de recherches soutenues par FRDJ, nous savons que la plupart des personnes ayant reçu un diagnostic de DT1 ont encore des cellules bêta fonctionnelles. Elles ne produisent plus la quantité d’insuline nécessaire au fonctionnement de l’organisme, mais elles existent.

La préservation de ces cellules bêta, leur maintien en bonne santé et en vie et, éventuellement, l’augmentation de leur nombre et de leur fonction grâce à des thérapies modificatrices de la maladie constituent l’une des principales priorités de FRDJ en matière de financement de la recherche.

 Résultats de l’étude

Les chercheurs de cette étude, qui reçoivent actuellement des fonds de FRDJ (par l’entremise de JDRF International aux États-Unis) pour étudier l’utilisation du sémaglutide à un stade plus avancé de la maladie afin de faciliter le contrôle de la glycémie, ont administré le médicament à 10 personnes. Ces personnes étaient âgées de 21 à 39 ans et se trouvaient au stade 3, soit au stade initial du DT1. Ils ont commencé un traitement au sémaglutide dans les trois mois suivant le diagnostic, dans le but de préserver la fonction des cellules bêta. Neuf personnes ont été testées positives pour le GAD, un anticorps qui peut indiquer la présence d’une auto-immunité pour le DT1; une personne a été testée positive pour l’IA-2, un autre auto-anticorps du DT1. Au bout de plusieurs mois, les dix personnes n’ont plus eu besoin de s’administrer de l’insuline au moment des repas et six des participants n’ont plus eu besoin d’insuline basale au bout de six mois. De plus, les participants ont constaté une augmentation du peptide C, ce qui montre que leur corps produit plus d’insuline après avoir suivi le traitement.

Quelle est la prochaine étape?

Ces résultats sont excitants, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.

L’étude soulève d’autres questions pour les chercheurs. Quel est l’effet de l’utilisation du sémaglutide pour augmenter la production d’insuline par les cellules bêta restantes? Il est possible que cela ajoute un stress supplémentaire à ces cellules. Les chercheurs doivent encore déterminer l’effet de ce stress au-delà de la durée de l’étude. Les cellules bêta continueront-elles à produire de l’insuline ou la production d’insuline diminuera-t-elle comme c’est généralement le cas avec le DT1? Tous ces éléments doivent être examinés dans le cadre d’une étude de suivi de plus grande envergure, avec un groupe de contrôle.

Les GLP-1 sont une priorité pour FRDJ

FRDJ joue un rôle central dans la découverte et le développement des GLP-1 depuis des décennies et a financé de nombreuses études visant à mieux comprendre cette hormone, son fonctionnement et la façon dont elle peut être utilisée pour aider les personnes atteintes de DT1. FRDJ estime que le sémaglutide est extrêmement prometteur pour améliorer le contrôle de la glycémie et atténuer les complications cardiaques et rénales chez les personnes atteintes de DT1 au stade 4, ou DT1 établi.

Ce travail se poursuit aujourd’hui. Plusieurs essais cliniques financés par FRDJ visent à déterminer comment les personnes atteintes de DT1 établi peuvent en bénéficier. Cela inclut notamment les recherches menées par le Dr Viral Shah au Barbara Davis Center de l’université du Colorado—et en collaboration avec trois autres grands centres de soins du diabète (Henry Ford Hospital, Iowa Diabetes et Oregon Health & Science University)—qui étudie comment le sémaglutide peut être bénéfique aux personnes atteintes de DT1 et d’obésité qui utilisent des systèmes de pancréas artificiel (PA).

Il n’y a actuellement aucun essai clinique sur le sémaglutide pour le DT1 en cours au Canada.

Ces médicaments sont également étudiés par le Fonds DT1 de FRDJ. i2O Therapeutics, société du portefeuille du Fonds DT1, développe plusieurs produits utilisant les GLP-1, initialement pour le DT2, y compris un dispositif GLP-1 rechargeable et implantable qui délivre l’hormone pendant six mois, une forme orale de GLP-1 à action prolongée, ainsi qu’un GLP-1 oral combiné à l’amyline (une autre hormone pancréatique importante).

De plus, Code Bio, une société du portefeuille du Fonds DT1, a exploré le GLP-1 pour cibler les cellules bêta en vue de l’administration ciblée de médicaments. 

FRDJ Canada continuera de surveiller les résultats des études sur le GLP-1 et d’en partager les mises à jour dès qu’elles seront disponibles.

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