Du 9 au 13 septembre 2024, des scientifiques, des professionnels de la santé et la communauté du diabète du monde entier se sont réunis à Madrid, en Espagne, pour la conférence annuelle de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD). L’événement a réuni des chercheurs, des cliniciens, des entreprises pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, des autorités réglementaires et des chefs de file dans le domaine du diabète provenant de plus de 120 pays. Il a présenté des conférences sur le diabète de type 1 (DT1) données par de nombreux chercheurs financés à la fois par FRDJ Canada et par nos affiliés mondiaux.
Voici quelques-uns des faits saillants.
Recherche de thérapies de guérison
La société canadienne Sernova (London, ON) a présenté son système Cell Pouch – un dispositif d’encapsulation qui agit comme un « sachet de thé » pour les îlots de donneurs décédés à transplanter chez des personnes atteintes de DT1. Plusieurs cohortes de personnes ont reçu l’implantation de la pochette, et il est à noter que le premier patient a cette pochette depuis plus de cinq ans. Les résultats intérimaires ont démontré la sécurité (aucun événement indésirable lié à la pochette) et l’efficacité (les îlots reçoivent un flux sanguin et fonctionnent correctement). Ces essais cliniques sont toujours en cours à Chicago, IL, et une cohorte supplémentaire devrait débuter avant la fin de l’année 2024. Pour en savoir plus sur la thérapie cellulaire et l’encapsulation, veuillez visiter https://frdj.ca/therapie-cellulaire/.
Le Dr Timothy Kieffer, de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), responsable de projet au Centre d’excellence FRDJ à l’UBC, a présenté la sécurité et le potentiel des produits dérivés d’îlots à partir de cellules souches. Il a dressé une longue liste de considérations pour garantir la sécurité des îlots dérivés de cellules souches, depuis la lignée cellulaire initiale (les cellules originales utilisées pour créer les îlots) jusqu’à l’importance du choix des patients. Cette présentation était prometteuse mais réaliste, notant qu’il reste encore de nombreuses nuances à traiter avant que la thérapie cellulaire ne devienne une réalité pour la majorité des personnes atteintes de DT1. Pour en savoir plus sur la thérapie cellulaire et la recherche en cours sur les cellules souches, veuillez visiter https://frdj.ca/therapie-cellulaire/.
Recherche sur les thérapies modificatrices de la maladie
Le Joslin Diabetes Center (Boston, MA) a présenté des recherches fascinantes issues de leur étude sur les médaillés, concernant des personnes vivant avec le DT1 depuis plus de 50 ans! Dans une étude portant sur 245 médaillés, un peu plus de 30 % avaient des niveaux détectables de peptide C, un biomarqueur de la production d’insuline par les cellules bêta. Nous savons grâce à des années de recherche que certaines personnes vivant avec le DT1 de longue durée ont encore des cellules bêta fonctionnelles et peuvent même encore produire de l’insuline (à des niveaux très faibles), mais il est remarquable de voir de tels résultats dans une grande cohorte de personnes vivant avec le DT1 depuis plus de 50 ans. Cette preuve soutient la base des approches de régénération des cellules bêta, c’est-à-dire que chez de nombreuses personnes atteintes de DT1, il existe encore des cellules produisant de l’insuline qui pourraient proliférer (se régénérer) avec la bonne thérapie.
Lindsay Pallo et le Dr Bruce Verchere, chercheur au Centre d’excellence FRDJ à l’UBC, ont présenté des preuves préliminaires de leur travail d’immunothérapie mené en collaboration avec la société Integrated Nanotherapeutics, basée à Vancouver. Ce travail utilise une approche basée sur des nanoparticules lipidiques contenant de l’ARNm (LNP), le même type de technologie utilisé dans les vaccins à ARNm contre la COVID-19. La nouvelle approche implique des LNP contenant des protéines pertinentes au DT1 ainsi que des médicaments immunomodulateurs. Les données des chercheurs ont montré que cela peut prévenir l’apparition du DT1 chez les souris, voire inverser un DT1 établi. Ce type d’immunothérapie pourrait réduire ou prévenir de nouvelles attaques auto-immunes sur les cellules bêta, préservant ainsi la capacité à produire de l’insuline et arrêtant le DT1 dans son élan.
Recherche pour améliorer les vies
Des chercheurs de l’Université McGill, dirigés par le Dr Ahmad Haidar, ont partagé des résultats positifs d’une petite étude de quatre semaines portant sur l’utilisation du sémaglutide, un agoniste des récepteurs du GLP-1, vendu sous le nom commercial Ozempic ou Wegovy, chez des personnes atteintes de DT1 utilisant un système de délivrance d’insuline automatisé (AID). Le sémaglutide s’est avéré efficace pour améliorer la gestion de la glycémie et du poids chez les personnes vivant avec le diabète de type 2 (DT2) et l’obésité, mais les essais cliniques pour le DT1 sont plus limités. L’étudiant diplômé Linden Perz a rapporté que le sémaglutide améliorait le contrôle de la glycémie chez les personnes atteintes de DT1 utilisant un système AID en augmentant le temps dans la cible et en réduisant le temps passé en hyperglycémie. De manière importante, il n’y a pas eu d’augmentation du temps passé en hypoglycémie et le poids ainsi que les doses d’insuline ont tous deux diminué.
Dans la recherche cardiovasculaire, Roberta Lupoli de Naples, en Italie, a présenté des données montrant que la diminution de la fonction vasculaire est liée à une augmentation du temps au-dessus de la cible. Trois mois sur un système AID réduisent ce temps et améliorent la fonction endothéliale (les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins et le cœur).
Les résultats de l’étude FINEARTS-HF de Bayer ont été discutés lors d’un essai pivotal évaluant l’efficacité et la sécurité du finérénone, un médicament oral, chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque (avec et sans DT1 et DT2). Le finérénone a montré une amélioration statistiquement significative des résultats cardiovasculaires chez les adultes atteints d’insuffisance cardiaque. Le finérénone (alias Kerendia) est actuellement approuvé pour les maladies rénales dans le DT2 et est en cours d’étude pour les maladies rénales dans le DT1.
Cela est une bonne nouvelle pour plusieurs raisons. Premièrement, davantage de médicaments sont nécessaires pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et de DT1, car il s’agit de la cause la plus courante de décès et d’incapacité chez les personnes atteintes de cette condition. Deuxièmement, le finérénone est approuvé au Canada pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires et rénales chez les personnes atteintes de DT2, mais pas de DT1. L’inclusion de personnes atteintes de DT1 dans l’étude Finerenone (FINE-ONE) est significative. Le siège social de Breakthrough T1D (auparavant JDRF International) et FRDJ Canada saluent l’initiative et encouragent toute personne vivant avec le DT1 et une maladie rénale chronique à envisager de participer à l’essai (LINK).
Des recherches menées à l’Université de Dundee ont révélé que la peur de l’hypoglycémie constitue une barrière majeure à l’activité physique chez les adultes atteints de DT1, malgré les avancées dans la surveillance de la glycémie et les traitements à l’insuline. L’étude souligne que l’éducation et les discussions sur la gestion sécurisée de l’exercice dans les milieux cliniques pourraient aider à surmonter ces craintes. Les participants qui comprenaient comment gérer l’insuline et la prise de glucides avant et après l’exercice étaient moins effrayés par l’hypoglycémie, suggérant que de meilleures conversations en clinique pourraient aider les gens à se sentir plus confiants à l’idée de faire de l’exercice.
Pour en savoir plus sur le type 1 et l’exercice physique.
https://youtu.be/BMwWs04ir7I?si=GK9LAC44_8FdcdLp (EN)
https://youtu.be/dtYjGXYFD9g?si=JXgI07jV3YXNZvl3 (FR)
Plusieurs présentations ont mis l’accent sur le pouvoir transformateur des dispositifs médicaux pour améliorer la vie des personnes vivant avec le DT1.
Parmi ces présentations, il y avait une intervention du Dr Thomas Danne, directeur médical du siège social de Breakthrough T1D (auparavant JDRF International), qui a discuté du caractère transformateur des systèmes AID, (auxquels le siège social de Breakthrough T1D a joué un rôle clé dans leur développement à travers la recherche et la défense d’intérêts). Ces systèmes sont encore sous-utilisés dans le monde pour diverses raisons. Cependant, la technologie liée au diabète n’est pas un remède, ni maintenant, ni dans le futur. Ce sont les thérapies modificatrices de la maladie et les thérapies cellulaires qui constitueront les avancées nous permettant de nous débarrasser définitivement de cette maladie.
La nouvelle technologie a été transformative, et elle continuera à s’améliorer, mais plus de personnes doivent y avoir accès, et plus tôt. La technologie liée au diabète ne guérira pas cette maladie, mais elle a le potentiel de maintenir les personnes en bonne santé afin qu’elles puissent bénéficier des thérapies de guérison lorsqu’elles seront disponibles.