Comprendre les tests de laboratoire et les chiffres relatifs au diabète
Vivre avec le diabète de type 1 (DT1) implique de se familiariser avec des marqueurs comme les taux de glycémie. Mais la glycémie n’est qu’une mesure parmi d’autres pour les personnes atteintes de DT1. Plusieurs autres tests peuvent fournir un moyen à votre équipe soignante de mieux équilibrer la gestion de votre DT1.

L’hémoglobine A1c (HbA1c, test de l’hémoglobine glyquée, glycohémoglobine) est mieux connue sous le nom d’A1c. Ce test peut être réalisé à l’aide d’une piqûre au doigt et fournira les résultats en quelques minutes, mais il est le plus souvent réalisé dans une clinique comme Life Labs, par le biais d’une prise de sang, et les résultats sont généralement obtenus en moins de quelques jours.
Le test A1c donne une estimation de votre glycémie moyenne au cours des deux ou trois derniers mois en mesurant le taux de glucose lié à vos globules rouges. Les globules rouges survivent dans votre corps pendant deux à trois mois; si la glycémie est élevée, une plus grande quantité de glucose adhère aux globules rouges. Pour les personnes atteintes de diabète de type 1, le taux A1c est généralement mesuré tous les trois mois si les cibles ne sont pas atteintes, ou tous les six mois autrement. Le test A1c peut également être utilisé pour aider à diagnostiquer le diabète, et la valeur A1c d’une personne peut aussi être utilisée pour évaluer le risque de développer des complications liées au diabète.
L’objectif est d’atteindre un taux d’A1c inférieur à 7 % chez les adultes et à 7,5 % chez les enfants. Toutefois, les cibles A1c doivent être individualisées et tenir compte de l’âge, des autres problèmes de santé et du risque d’hypoglycémie (faible taux de glucose dans le sang). Le taux A1c peut être influencé par l’anémie (faible nombre de cellules sanguines dû à un manque de fer), une maladie rénale chronique, des anomalies de la molécule d’hémoglobine ou une transfusion sanguine récente.
Comme l’A1c reflète la glycémie moyenne au cours des derniers mois, il ne doit pas être utilisé comme mesure de la gestion quotidienne. Une mesure plus courante de la glycémie en temps réel est le temps dans la cible. Le « temps dans la cible » correspond au pourcentage de temps qu’une personne passe avec sa glycémie dans une fourchette cible. La fourchette varie en fonction de la personne, mais les lignes directrices générales suggèrent de commencer par une fourchette de 3,9 à 10,0 mmml/L. (Avec le temps ou dans des circonstances particulières, certaines personnes décident de viser une fourchette plus étroite, par exemple 3,5 à 7,8 mmol/L).
En un seul chiffre, le temps dans la cible en dit long sur les variations de la glycémie au cours d’une journée ou d’une période.
Les lipides sont des substances grasses présentes dans le sang. Le bilan lipidique sanguin mesure le cholestérol total, le cholestérol LDL (cholestérol de faible densité ou « mauvais » cholestérol), le cholestérol HDL (cholestérol de haute densité ou « bon » cholestérol) et les triglycérides (une autre forme de lipides dont un niveau élevé peut être nocif).
Tout le monde a besoin de cholestérol dans son corps, car il s’agit d’un élément de construction cellulaire essentiel.
Le cholestérol LDL est considéré comme le « mauvais cholestérol » parce qu’il s’accumule dans les vaisseaux sanguins ou adhère aux parois, obstruant potentiellement la circulation sanguine, ce qui peut entraîner des problèmes cardiovasculaires tels que des maladies cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux. L’apolipoprotéine B est un composant majeur des lipoprotéines à faible densité (LDL).
Le cholestérol HDL est considéré comme le « bon cholestérol », car il aide à éliminer le LDL du sang.
Un taux élevé de triglycérides peut épaissir les parois des artères ou les artères, ce qui constitue un autre facteur de risque de maladie cardiaque, et un taux extrêmement élevé de triglycérides peut contribuer à l’inflammation, ce qui rend plus difficile la lutte contre les infections.
Les lipides sanguins doivent être mesurés au moment du diagnostic, puis tous les ans, ou selon les indications de votre prestataire de soins de santé. Si une personne souffre également d’une maladie cardiaque, ils doivent être mesurés plus souvent. Les valeurs recommandées pour les lipides sanguins sont les suivantes :
- Cholestérol LDL : moins de <2,0 mmol/L ou réduction de 50 % par rapport à la valeur de référence
- Non-HDL <2,6 mmol/L
- Apolipoprotéine B <0,8 g/L
Si vos taux sont supérieurs à la fourchette cible, votre prestataire de soins de santé peut envisager un plan de traitement pour les ramener dans une meilleure fourchette.
Ce test peut aider à détecter une maladie rénale précoce. En l’absence de lésions rénales, très peu de protéines se retrouvent dans l’urine; les lésions rénales dues au DT1 (ou à d’autres causes) augmentent la quantité d’albumine dans l’urine.
Le test ponctuel du RAC urinaire peut être effectué à tout moment : le calcul compare la quantité d’albumine dans l’urine à la quantité de créatinine dans l’urine. La créatinine est un déchet dans l’urine qui provient de l’utilisation quotidienne des muscles. Pour obtenir la mesure du RAC dans l’urine, le laboratoire divise la concentration d’albumine par la concentration de créatinine.
Le dépistage doit être effectué chaque année chez les personnes (après la puberté) qui sont atteintes de DT1 depuis plus de 5 ans. L’objectif est d’avoir un RAC urinaire inférieur ou égal à 2,0 mg/mmol.
- Le RAC urinaire est un test de dépistage très important qui est effectué au moment du diagnostic et généralement une fois par an par la suite. Parfois, le RAC urinaire peut apparaître élevé sans qu’il y ait de lésions rénales (par exemple, en cas d’infection urinaire ou de menstruation). Si le RAC urinaire est élevé, le test doit être répété. Au moins 2 échantillons d’urine sur 3 doivent présenter des niveaux élevés d’albumine sur une période de 3 mois avant que les résultats ne soient considérés comme anormaux.
Le taux de créatinine dans le sang indique dans quelle mesure les reins s’acquittent de leur tâche. Si les reins sont sollicités, le taux de créatinine augmente dans le sang.
La créatinine sanguine se situe normalement entre 0,84 mg/dl et 1,21 mg/dl, mais ces valeurs varient en fonction du sexe et de l’âge (les taux sont plus élevés chez les personnes âgées), et peuvent être différentes selon le laboratoire qui effectue l’analyse. La créatinine sanguine peut également augmenter en cas de déshydratation, de prise de certains médicaments et suppléments, et chez les personnes qui mangent beaucoup de viande. Si le taux de créatinine dans le sang est élevé et qu’il demeure élevé après avoir répété le test, les professionnels de santé chercheront d’autres signes de lésions rénales, qui peuvent être ralenties, inversées ou traitées si elles sont détectées suffisamment tôt.
Le DFGe, qui correspond au débit de filtration glomérulaire estimé, est un autre test important pour mesurer la fonction rénale. Il est calculé en fonction du taux de créatinine sanguine, de l’âge, de la taille et du sexe.
Si le DFGe est faible, cela peut signifier que les reins ne sont pas pleinement fonctionnels. La valeur normale du DFGe est supérieure à 90 ml/min/1,73 m2. Un DFGe inférieur à 60 ml/min/1,73 m2 peut indiquer une maladie rénale chronique. Les valeurs du DFGe ne sont mesurées que chez les adultes.
Test de la fonction thyroïdienne
Les personnes atteintes de diabète de type 1 présentant des signes de dysfonctionnement de la glande thyroïde doivent faire mesurer leur taux de TSH (thyréostimuline). La fourchette normale est de 0,4 à 4,0 mU/L. Le taux de TSH augmente lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) et diminue lorsque la glande produit trop d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie). Ces deux maladies sont le plus souvent causées par des troubles auto-immuns, lorsque le système immunitaire attaque la glande thyroïde.
Le DT1 étant également une maladie auto-immune, il est utile de procéder à un dépistage d’autres maladies auto-immunes si vous présentez des symptômes, mais aussi dans le cadre d’analyses sanguines régulières.
Dépistage de la maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une autre maladie auto-immune potentiellement comorbide pour les personnes atteintes de DT1. Ce test consiste à rechercher des anticorps dirigés contre le gluten (un type de protéine présent dans le blé, le seigle et l’orge). Il s’agit du test de transglutaminase tissulaire humaine IgA. La maladie cœliaque survient lorsque l’organisme perçoit le gluten comme une menace et fabrique une molécule d’anticorps pour s’en protéger.
Si le test de dépistage de la maladie cœliaque est positif et que des anticorps dirigés contre le gluten sont détectés, une évaluation complète en laboratoire de la maladie cœliaque est nécessaire pour rechercher d’autres anticorps dirigés contre le gluten. Il existe aussi des tests qui permettent d’établir si une personne possède les gènes communs associés à la maladie cœliaque. Si la maladie cœliaque est diagnostiquée, elle est traitée en éliminant le gluten de l’alimentation. Cela peut avoir un impact sur le calcul des glucides et l’administration d’insuline.
Le fait d’être mieux informé·e sur les résultats de vos analyses sanguines et sur leur lien avec votre DT1 peut vous aider à mieux maîtriser votre prise en charge et vous permettre de mieux défendre vos intérêts auprès de vos fournisseurs de soins de santé.
*Contenu adapté à partir de documents généreusement fournis par DiaTribe.org (anglais)