Mises à jour passionnantes sur la recherche présentées lors du congrès 2025 de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD)

Cet événement annuel est l’un des plus grands congrès sur le diabète au monde. Le personnel de Percée DT1, nos partenaires et les chercheurs financés y ont participé pour présenter de nouvelles données, échanger et demeurer à l’affût des plus récents développements sur le diabète de type 1 (DT1) et sur la voie vers les thérapies de guérison. 

L’EASD 2025 a permis de présenter les dernières avancées en matière de thérapies de remplacement des cellules bêta, d’insulines intelligentes, de dépistage et de détection précoce, ainsi que de diversification et d’inclusion accrues dans les essais cliniques auprès de l’ensemble de la communauté du DT1. 

Mises à jour sur les thérapies de remplacement des cellules bêta 

Les cellules productrices d’insuline (appelées cellules bêta) sont détruites par le système immunitaire dans le diabète de type 1 (DT1). Trouver des moyens de les remplacer et de les faire à nouveau produire de l’insuline est l’une des voies les plus prometteuses vers les thérapies de guérison. Plusieurs thérapies de remplacement de cellules bêta ont été discutées à l’EASD, allant des recherches préliminaires aux essais cliniques chez l’humain.   

L’essai FORWARD de Vertex portant sur le zimislecel (anciennement VX-880) est actuellement le plus avancé des essais de remplacement d’îlots dérivés de cellules souches. Les résultats des 12 premières personnes suivies pendant un an montrent qu’elles n’ont plus besoin d’insuline (0 unité à un an contre une moyenne de 36 unités au départ), avec des améliorations marquées du temps dans la cible glycémique (95 % à un an contre 56 % au départ) et de l’HbA1c (5,9 % à un an contre 7,4 % au départ). 

Percée DT1 soutient le travail de Doug Melton, Ph.D. (États-Unis) depuis des décennies — ses cellules bêta créées en laboratoire sont désormais développées par Vertex, grâce à des subventions de recherche et à un investissement du Fonds DT1, un fonds de capital-risque de Percée DT1. Nous avons hâte de découvrir les résultats à la fin de l’essai de phase 1/2/3 dans les prochains mois. 

La Dre Maria Nostro, Ph.D. (Toronto, ON), chercheuse financée par Percée DT1 Canada, a également présenté sa stratégie de protection des cellules bêta à l’aide de macrophages. Les macrophages sont un type de globules blancs dont on sait maintenant qu’ils sont présents dans le pancréas en développement. L’idée est que les macrophages puissent être implantés avec les cellules bêta lors d’une greffe d’îlots, afin d’aider à protéger et à vasculariser ces cellules. Cette recherche est encore préclinique, mais elle représente une autre tentative prometteuse pour protéger ces cellules. 

Adocia (France) a présenté des données précliniques sur un dispositif implantable appelé AdoShell, contenant des cellules bêta productrices d’insuline et ne nécessitant pas d’immunosuppression. L’entreprise cherche actuellement du financement pour son premier essai clinique sur l’humain prévu en 2026.   

Allarta (Ontario, Canada), financée par Breakthrough T1D International, a aussi présenté des résultats précliniques sur des solutions implantables conçues pour échapper au système immunitaire et remplacer l’insuline chez les personnes vivant avec le DT1. Leur conception unique a été testée sur des modèles animaux, avec des résultats initiaux prometteurs. L’entreprise a indiqué que ses produits sont évolutifs et qu’il existe une voie claire vers une utilisation clinique.  

Orizuru Therapeutics (Japon) a présenté des données sur sa thérapie cellulaire expérimentale composée d’îlots humains fabriqués à partir de cellules adultes reprogrammées en cellules précurseures, puis en îlots. Il s’agit de l’une des premières thérapies cellulaires pour le DT1 dérivées de cellules adultes reprogrammées, et cette thérapie se prête à une production à grande échelle. Plus tôt cette année, ces cellules ont été implantées chez une personne atteinte de DT1 sous forme de multiples « feuillets » dans la paroi abdominale. Orizuru prévoit partager les résultats au cours des prochains mois.  

Détection précoce et protection des cellules bêta 

L’un des sujets majeurs de discussion à l’EASD portait sur l’importance du dépistage précoce du DT1. Les présentateurs ont abordé les avantages, les risques et les méthodes de dépistage du DT1, les personnes à dépister et la fréquence du dépistage, ainsi que la façon de communiquer efficacement les résultats. Au Canada,  DépisterCan DT1 est un consortium de recherche sur le dépistage financé par Percée DT1 et les IRSC, qui vise à étudier le dépistage à l’échelle de la population. Les avantages du dépistage incluent la prévention de l’acidocétose diabétique (ACD) au moment du diagnostic, le temps de se préparer au diagnostic, le contrôle précoce de l’hyperglycémie pouvant réduire le risque de complications, ainsi que la possibilité de retarder la progression grâce à des thérapies approuvées ou expérimentales dans le cadre d’essais cliniques.  

Les thérapies modificatrices de la maladie sont celles qui changent le cours de sa progression, y compris les traitements administrés aux stades précoces du DT1 pour retarder ou prévenir son apparition. Tzield (teplizumab), récemment approuvé par Santé Canada, est le seul médicament biologique autorisé par les organismes de réglementation pouvant retarder l’apparition du DT1 clinique d’environ deux ans.  

Les thérapies expérimentales présentées à l’EASD comprennent  

Globuline antithymocyte (ATG) (en anglais seulement) : Les résultats de l’étude MELD-ATG ont été présentés par la Dre Chantal Mathieu, M.D., Ph.D. (Belgique). Cette thérapie, couramment utilisée lors de transplantations d’organes, a été étudiée à faible dose chez des personnes âgées de 5 à 25 ans nouvellement diagnostiquées avec un DT1. Les participant·e·s ayant reçu une faible dose d’ATG ont présenté des niveaux de peptide C significativement plus élevés (un indicateur de la fonction des cellules bêta) pendant la période de traitement comparativement au groupe placebo. Cela s’accompagnait de niveaux d’HbA1c plus bas. 

Baricitinib : L’essai BANDIT, mené en Australie et financé par Percée DT1, avait présenté l’an dernier des résultats initiaux très prometteurs et a présenté à l’EASD des données mises à jour sur deux ans. Chez des personnes âgées de 10 à 30 ans récemment diagnostiquées avec un DT1, le baricitinib (administré par voie orale pendant 48 semaines) a amélioré les niveaux de peptide C comparativement au placebo au suivi d’un an. Lorsque le traitement a été interrompu, les niveaux de peptide C ont diminué et les besoins en insuline ont augmenté, démontrant une progression du DT1 sans traitement continu. Cela justifie la nécessité d’autres études portant sur des traitements de plus longue durée, d’autant plus que le médicament est administré par voie orale et bien toléré.  

Verapamil : L’essai Ver-a-T1D, mené à travers l’Europe, a présenté des résultats sur l’utilisation du vérapamil, un médicament couramment prescrit pour l’hypertension, afin de préserver les cellules bêta chez des personnes nouvellement diagnostiquées âgées de 18 à 44 ans. Malgré certaines études cliniques initiales suggérant qu’il pourrait protéger les cellules bêta, les résultats de l’étude Ver-a-T1D n’ont montré aucune amélioration significative du peptide C, de la dose d’insuline ou des mesures du SGC dans le groupe vérapamil comparativement au groupe placebo. Cependant, le vérapamil continue d’être étudié comme un candidat très prometteur pour réduire le stress des cellules bêta lorsqu’il est combiné à des thérapies immunomodulatrices modifiant la maladie (comme les trois mentionnées ci-dessus) afin d’atténuer l’attaque auto-immune.  

Puisque l’ATG, le baricitinib et le vérapamil sont déjà approuvés pour des usages autres que le DT1, ils pourraient représenter des thérapies de prévention rentables pour les stades précoces du DT1.   

Nouvelles insulines orales et intelligentes 

De nouvelles insulines sont en cours de développement afin de mieux reproduire l’action naturelle de l’insuline chez une personne non atteinte de DT1. Celles-ci incluent à la fois des insulines orales et des insulines à action plus rapide. 

Le Dr Nicholas Hunt (Australie) a présenté les premières recherches sur le difficile sujet de l’insuline orale. Les résultats initiaux d’essais menés sur divers modèles animaux ont montré un effet dépendant de la dose, avec un faible risque d’hypoglycémie. L’entreprise prévoit passer à un essai clinique de phase 1 sur l’humain l’an prochain en Australie.  

Le Dr Matt Webber (États-Unis) a présenté des travaux sur les insulines à action rapide. Il étudie actuellement des insulines « intelligentes » qui agissent plus vite et réagissent à la présence de glucose. Ces insulines formeraient des « dépôts » sous la peau et deviendraient solubles en présence de glucose. Leur utilisation dans le DT1 pose toutefois certains défis, car leur durée d’action, pouvant atteindre une semaine, augmenterait le risque d’hypoglycémie. Grâce à un financement du Type 1 Diabetes Grand Challenge (en anglais seulement), il poursuivra ses recherches afin de mettre au point une insuline à prise unique quotidienne pour les personnes atteintes de DT1, ce qui offrirait une plus grande liberté et une gestion plus flexible du diabète.  

Améliorer la diversité et l’inclusion dans les essais cliniques sur le DT1 

Des données ont été présentées mettant en lumière le manque de diversité et d’inclusion dans les essais cliniques sur le diabète de type 1 (DT1) à l’échelle mondiale. L’analyse des recherches actuelles sur la maladie rénale chronique (MRC) liée au diabète a révélé que la majorité des participants étaient de race blanche d’origine caucasienne, ce qui ne reflète pas la population actuelle. 

Daniel Newman (R.-U.), ancien membre du personnel de Breakthrough T1D au Royaume-Uni, a offert son point de vue en tant qu’homme noir vivant avec le DT1. Il a parlé de la détresse qu’il a vécue face au diabète et du sentiment d’être sous-représenté dans la recherche sur le DT1. Il a souligné que la recherche s’adresse à tout le monde et que la représentation compte.   

Lancement de nouvelles lignes directrices de l’EASD sur la détresse liée au diabète 

Les docteurs Les docteurs Richard Holt (R.-U.) et Jane Speight (Australie) ont présenté la toute première ligne directrice de l’EASD sur la détresse liée au diabète (en anglais seulement). Il y a trois ans, le conseil de l’EASD s’était engagé à élaborer des lignes directrices de pratique clinique dans ce domaine, reconnaissant à quel point la détresse liée au diabète peut affecter une personne vivant avec le DT1.  

La détresse liée au diabète est définie comme une gamme de réponses émotionnelles à la vie avec et à la gestion du diabète. Les symptômes peuvent inclure le fait de se sentir submergé par le fardeau de la gestion du diabète; la peur et les inquiétudes concernant les complications ou l’expérience d’une hypoglycémie sévère; vous sentir vaincu, découragé ou épuisé lorsque vous n’atteignez pas vos cibles de glycémie malgré tous vos efforts pour les gérer. 

Il est important de reconnaître que la détresse liée au diabète n’est pas la même chose qu’une dépression clinique. Elle peut être une réaction fréquente au fait de vivre avec une maladie chronique. La ligne directrice de l’EASD vise à aider les fournisseurs de soins primaires et autres cliniciens à mieux soutenir leurs patients touchés par la détresse liée au diabète.   

Elle comprend des recommandations précises à l’intention des professionnels de la santé concernant l’évaluation et la prise en charge régulières de la détresse liée au diabète chez les adultes atteints, notamment l’utilisation d’outils validés pour l’identifier et le recours à un soutien spécialisé lorsque nécessaire. Ces lignes directrices contribueront à mieux uniformiser les soins liés à la détresse diabétique dans divers milieux de soins. Elles pourraient aussi aider les personnes vivant avec le DT1 à mieux défendre leurs intérêts auprès de leurs fournisseurs de soins. 

Percée DT1 Canada reconnaît depuis longtemps la nécessité d’une approche globale des soins du DT1 qui inclut la santé mentale et une meilleure compréhension de la détresse liée au diabète, et se réjouit de voir cette question mise de l’avant lors de la conférence de l’EASD. 

Progrès dans la technologie du DT1 

Des entreprises de technologie du diabète du monde entier ont participé à la conférence de l’EASD pour présenter leurs nouvelles innovations visant à faciliter la gestion du diabète de type 1 (DT1).   

Abbot Laboratories a présenté de nouvelles recherches sur son moniteur continu de cétones (CKM), qui sera intégré à ses modèles de systèmes de surveillance du glucose en continu (SGC). En plus de mesurer le glucose sanguin, il est important de mesurer les cétones sanguines chez les personnes vivant avec le DT1. Si le taux de cétones devient trop élevé, cela peut entraîner une complication potentiellement mortelle appelée acidocétose diabétique (ACD). 

Il s’agirait du tout premier appareil du genre permettant aux personnes vivant avec le diabète de surveiller en continu à la fois le glucose et les cétones à l’aide d’un seul capteur. Cet appareil pourrait redéfinir les soins pour les personnes diabétiques à risque de développer une ACD. L’entreprise prévoit demander l’approbation réglementaire de cet appareil une fois les essais cliniques terminés.   

AccuCheck a présenté des données sur un modèle de SGC prédictif. Cela signifie que le SGC peut estimer le niveau de glucose sanguin futur (jusqu’à deux heures à l’avance) et collaborer avec une pompe à insuline pour ajuster les taux. Il dispose aussi d’une fonction de prédiction d’hypoglycémie et d’une alerte spécifique pour la nuit. Ces fonctions pourraient aider à réduire considérablement le risque d’hypoglycémie pour les utilisateurs.  

Ces appareils ne sont pas encore approuvés ni disponibles sur le marché canadien, mais nous fournirons des mises à jour dès qu’ils le seront. 

La voie vers des systèmes entièrement automatisés de délivrance d’insuline en boucle fermée 

Les systèmes hybrides en boucle fermée (HCL) ou de délivrance automatisée d’insuline (AID) utilisent un système de surveillance du glucose en continu (SGC) jumelé à une pompe à insuline pour ajuster l’administration d’insuline en fonction des taux de glucose en temps réel. Ces systèmes nécessitent encore une annonce des repas et des activités physiques. Ils ont été recommandés pour toutes les personnes vivant avec le DT1 dans les récentes Lignes directrices de pratique clinique de Diabète Canada. 

Bien que ces dispositifs puissent transformer la vie des personnes atteintes du DT1, leur utilisation peut demeurer exigeante et les systèmes entièrement en boucle fermée ne sont pas encore largement accessibles pour le DT1.  

Lors de cette séance, les docteurs Moshe Phillip, Katrien Benhalima et Charlotte Boughton, Ph.D. ont exploré les avantages des systèmes d’administration automatisée de l’insuline (AAI) actuellement disponibles ainsi que ceux des systèmes entièrement en boucle fermée qui se profilent à l’horizon. 

  • Les données issues d’essais cliniques et d’observations en conditions réelles démontrent que les systèmes hybrides en boucle fermée améliorent le temps dans la cible (TIR) et réduisent les taux d’HbA1c sans augmenter le risque d’hypoglycémie. Cela se traduit par de meilleurs résultats et une meilleure qualité de vie pour les personnes vivant avec le DT1. 
  • Les différents systèmes AAI conviennent mieux à certaines personnes selon leurs préférences de gestion du glucose. Comme peu d’essais comparatifs directs ont été menés entre deux systèmes AAI ou plus, aucune preuve ne démontre qu’un système soit définitivement supérieur à un autre. 

Les systèmes AAI de prochaine génération actuellement à l’étude intègrent deux hormones ou plus pour un contrôle glycémique optimal, l’intelligence artificielle et des outils de simulation de type « jumeau numérique » (en anglais seulement). 

Les premières études cliniques sur les systèmes entièrement en boucle fermée chez les personnes vivant avec le DT1 ont démontré des améliorations significatives du contrôle glycémique et de la qualité de vie. En attendant, les systèmes hybrides en boucle fermée offrent déjà des avantages considérables aux personnes vivant avec le DT1 — et plusieurs systèmes commerciaux sont disponibles au Canada selon les préférences individuelles. 

Mise à jour sur les complications cardiaques et oculaires 

La réduction des complications liées au DT1 demeure une priorité majeure de la recherche, et nous finançons des études visant à diminuer les complications oculaires, rénales et cardiaques associées au diabète de type 1 (DT1).  

Les données de l’essai LENS (Royaume-Uni) (en anglais seulement) ont été présentées et ont révélé que le fénofibrate — un médicament générique et abordable servant à réduire le cholestérol — peut ralentir la progression de la rétinopathie diabétique chez les personnes atteintes de DT1 et de diabète de type 2. Une étude de suivi menée au Royaume-Uni a confirmé que le fénofibrate représente une option rentable pour la rétinopathie diabétique, particulièrement chez les personnes vivant avec le DT1. Parallèlement, l’essai Protocol AF, financé par Breakthrough T1D International (en anglais seulement) et actuellement en recrutement, poursuit l’exploration du rôle du fénofibrate dans la prévention de la progression de la rétinopathie diabétique chez les personnes atteintes de DT1. 

Les données de la cohorte de longue durée FinnDiane (Finlande) ont également été présentées concernant la relation entre l’exposition cumulative à la glycémie ou aux lipides et l’insuffisance cardiaque, l’une des principales causes de mortalité cardiovasculaire chez les personnes vivant avec le DT1. L’étude a démontré que l’exposition glycémique cumulative (définie comme le temps passé avec des taux d’HbA1c supérieurs à 7 %) et l’exposition lipidique cumulative (LDL, triglycérides et cholestérol) sont toutes deux associées de façon indépendante à un risque accru d’insuffisance cardiaque. La publication mettant en lumière ces résultats (en anglais seulement) lance un appel à l’action aux fournisseurs de soins de santé pour aider les personnes atteintes de DT1 à réduire le plus possible leurs taux élevés de glucose et de lipides, et à favoriser la meilleure gestion du diabète possible afin de diminuer le risque de complications cardiaques. 

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Percée DT1 sera représentée par des membres du personnel canadien et international lors du congrès 2025 de la Société internationale du diabète pédiatrique et adolescent (ISPAD) (en anglais seulement), qui se tiendra du 5 au 8 novembre à Montréal, au Canada. Nous partagerons les nouveautés issues de ce congrès scientifique axé sur les jeunes vivant avec le DT1. 

C’est une période des plus stimulantes pour la recherche mondiale sur le DT1, tant pour les projets visant à améliorer la vie des personnes dès aujourd’hui que pour ceux qui travaillent sans relâche à trouver des thérapies de guérison — vers notre objectif commun d’un monde sans diabète de type 1. 

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