
Du 5 au 8 novembre 2025, Montréal a accueilli la 51e conférence annuelle de l’International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes (ISPAD). L’ISPAD est l’un des moments forts du calendrier des conférences sur le DT1, et cette année n’a pas fait exception. Des scientifiques, cliniciens, chercheurs, représentants de l’industrie, personnes vivant avec le diabète et bien d’autres étaient présents pour partager les dernières avancées en matière de thérapies de guérison, d’amélioration de la qualité de vie, d’accès aux soins, et plus encore — dont une grande partie soutenue par Percée DT1.
Les coprésidentes de l’ISPAD, les Dres Melanie Henderson (CHU Sainte-Justine et Université de Montréal) et Julia E. von Oettingen (Université McGill), ont souhaité la bienvenue à la communauté internationale du diabète à Montréal, en soulignant l’engagement profond de la ville envers les soins et la recherche en diabète pédiatrique.
Détection précoce du DT1
Plusieurs chercheurs ont présenté les résultats nationaux de projets pilotes et de programmes de dépistage du DT1 lors de différentes séances. La détection précoce du DT1 permet d’offrir de l’éducation pour éviter l’acidocétose diabétique au moment du diagnostic, de préparer les familles au traitement par insuline et d’avoir accès à des immunothérapies pouvant retarder l’apparition de la maladie. Une experte canadienne dans ce domaine, la Dre Diane Wherrett (Hôpital SickKids, Toronto), a été l’honorée W!LD ISPAD de cette année pour son dévouement à l’endocrinologie pédiatrique, sa recherche sur la prévention du DT1 et son leadership du consortium DépisterCan DT1.
Thérapies modificatrices de la maladie
Les thérapies modificatrices de la maladie ciblent la cause sous-jacente du DT1 : elles protègent les cellules bêta, arrêtent l’attaque auto-immune, ou les deux. La Dre Alice Carr (Université de l’Alberta) a présenté un exposé sur la feuille de route pour une médecine de précision en thérapies modificatrices de la maladie pour le DT1, soulignant l’importance de mesures plus précises de la fonction des cellules bêta aux stades précoces de la maladie et l’importance d’inclure les perspectives des personnes vivant avec le DT1 à chaque étape du processus de recherche.
Des résultats intérimaires ont également été présentés pour l’essai PETITE-T1D (en anglais seulement) de Sanofi, qui évalue l’efficacité et l’innocuité de Tzield chez les enfants de 0 à 7 ans présentant un DT1 à un stade précoce. Tzield est actuellement approuvé pour les enfants et adultes de 8 ans et plus ayant un DT1 de stade 2, pour lesquels il peut retarder l’apparition du stade 3 d’environ 3 ans. Les nouveaux résultats montrent que le profil d’innocuité chez les enfants de moins de 8 ans est similaire à celui observé chez les personnes plus âgées. L’étude est toujours en cours et d’autres données sont attendues avec intérêt.
SAB BIO a présenté des données convaincantes sur la globuline antithymocyte (ATG) humanisée, qui pourrait retarder l’apparition et la progression du DT1. De récents résultats (en anglais seulement) ont démontré que l’ATG d’origine animale montre du potentiel à cette fin; cette version humanisée (susceptible d’avoir moins d’effets secondaires) constitue donc un développement prometteur.
La technologie améliore les résultats
Un thème récurrent dans de nombreuses présentations sur les dispositifs de diabète : les systèmes d’administration automatisée d’insuline (AAI) améliorent les résultats. Cela comprend plusieurs technologies et systèmes : Tandem Control-IQ, Minimed 780G, Cam APS (pompe Ypsomed) et OmniPod. Voici pourquoi :
Les ajustements quasi constants effectués par ces systèmes travaillent continuellement à atteindre les cibles glycémiques. Ils aident les personnes à se rapprocher de leurs objectifs glycémiques avec moins d’intervention. Ils diminuent le fardeau mental du DT1, aidant même les personnes moins engagées dans la gestion quotidienne à obtenir de meilleurs résultats. C’est notamment pour ces raisons que les Lignes directrices canadiennes de pratique clinique pour le diabète mises à jour recommandent maintenant les systèmes AAI comme norme de soins pour les personnes de tout âge vivant avec le DT1.
Plusieurs présentations et affiches ont démontré que l’intelligence artificielle rend les systèmes AAI encore plus performants, avec le potentiel d’éliminer entièrement le calcul des glucides et de permettre une boucle totalement fermée.
Thérapies d’appoint
Un autre sujet important du congrès était celui des thérapies d’appoint — des médicaments qui peuvent être utilisés en complément de l’insuline pour améliorer la gestion du glucose et réduire le risque futur de complications. Parmi les nouvelles données présentées figuraient les résultats de l’essai ATTEMPT dirigé par le Dr Farid Mahmud (Hôpital SickKids, Toronto), qui a démontré qu’un inhibiteur SGLT2 pouvait être utilisé de manière sécuritaire à cette fin sans augmentation des cétones ni risque accru d’acidocétose diabétique — une préoccupation potentielle avec certains traitements d’appoint.
L’année 2026 s’annonce importante, avec plusieurs autres conférences sur le DT1 où les plus récentes avancées seront présentées. Pour la première fois, Breakthrough T1D International tiendra sa propre conférence : le tout premier Breakthrough T1D Clinical and Research Congress, qui aura lieu à Philadelphie (Pennsylvanie) en octobre 2026.