
Outre le financement de la recherche, un élément clé de la stratégie de recherche de Percée DT1 est la promotion et la mobilisation des connaissances liées aux essais cliniques. Nous présentons ici les résultats récents d’essais internationaux pertinents pour notre communauté du DT1.
Pour savoir si des études en recrutement actif pourraient vous convenir, consultez notre localisateur d’essais cliniques sur le DT1.
Thérapie cellulaire : essai sur le tegoprubart
La transplantation d’îlots (qu’il s’agisse d’îlots de donneurs cadavériques en pratique clinique ou d’îlots dérivés de cellules souches en contexte de recherche) nécessite une immunosuppression pour protéger les îlots du système immunitaire du receveur. Le Dr Piotr Witkowski (Université de Chicago) étudie l’utilisation du tegoprubart comme solution moins toxique que le tacrolimus couramment utilisé chez les personnes atteintes de DT1 recevant une greffe d’îlots provenant de donneurs cadavériques.
Le tegoprubart (AT-1501) est un anticorps anti-CD40L détenu par Eledon Pharmaceuticals qui a démontré des données prometteuses en matière d’innocuité et d’efficacité dans le traitement des greffes de rein.
Dans l’essai en cours sur la thérapie de remplacement des îlots, les données préliminaires portant sur les six premiers participants montrent que le tegoprubart peut protéger les cellules d’îlots transplantées. Les six personnes ayant reçu la greffe ont présenté une amélioration marquée du contrôle glycémique et ont atteint, puis maintenu, une indépendance à l’insuline après une ou deux greffes d’îlots.
Le tegoprubart a été généralement bien toléré, sans événement indésirable grave signalé et sans signes de toxicité rénale ou neurologique, souvent observés avec l’immunosuppression traditionnelle.
Cet essai clinique est financé en partie par Breakthrough T1D International et Eledon Pharmaceuticals reçoit un financement du Fonds DT1.
Thérapie modificatrice de la maladie : PETITE-T1D
Les thérapies modificatrices de la maladie ciblent la cause sous-jacente du DT1 : elles protègent les cellules bêta, arrêtent l’attaque auto-immune, ou les deux.
L’essai PETITE-T1D de Sanofi évalue l’efficacité et l’innocuité de Tzield chez des enfants âgés de 0 à 7 ans présentant un DT1 à un stade précoce. Tzield est actuellement approuvé par Santé Canada pour les enfants et adultes de huit ans et plus à un stade 2 du DT1, chez qui il peut retarder l’apparition du stade 3 de trois ans en moyenne.
Les résultats provisoires de l’essai PETITE-T1D montrent que le profil d’innocuité de Tzield chez les enfants de moins de huit ans est similaire à celui observé chez les personnes plus âgées qui reçoivent le médicament. L’étude se poursuit et nous attendons avec intérêt les données d’efficacité (la capacité à réduire l’attaque auto-immune) en 2026.
Thérapie modificatrice de la maladie : étude de prévention avec l’abatacept par TrialNet
Une nouvelle analyse des données de TrialNet sur l’impact de l’abatacept dans la progression du diabète de type 1 suggère qu’un examen plus approfondi pourrait être justifié.
L’abatacept (marque Orencia®) est un médicament biologique sur ordonnance utilisé pour traiter certaines maladies auto-immunes. Il agit en bloquant l’activation des cellules T, un type de cellule immunitaire impliquée dans l’inflammation.
L’étude de prévention avec l’abatacept a débuté en 2013 et a recruté 212 personnes âgées de 6 à 45 ans. Tous les participants avaient au moins un proche atteint de DT1 et présentaient un stade 1 de DT1 (présence de deux auto-anticorps ou plus liés au diabète, mais une tolérance au glucose normale).
L’analyse initiale a montré que, bien que l’abatacept ait eu un effet sur la réponse immunitaire et ait préservé la production d’insuline durant la première année de traitement, l’essai n’a pas atteint l’objectif visant à retarder la progression vers une tolérance anormale au glucose (stade 2) ou vers un diagnostic clinique de DT1 (stade 3). Les participants traités à l’abatacept ont toutefois maintenu une meilleure fonction des cellules bêta que le groupe placebo au bout de 12 mois. De plus, des effets connus du médicament sur les cellules immunitaires ont été observés. Cependant, 12 mois après la fin du traitement, la fonction des cellules bêta était comparable entre les groupes et les effets immunologiques s’étaient estompés. L’effet initial n’a donc pas été soutenu.
Une nouvelle analyse a révélé que les participants qui sécrétaient le plus d’insuline au début de l’étude ont été ceux qui ont le plus bénéficié de l’abatacept. Il s’agit de la première indication qu’une intervention immunitaire au stade 1 pourrait retarder la progression de la maladie chez un sous-groupe de personnes. À mesure que les études sur les thérapies modificatrices de la maladie approfondissent les raisons pour lesquelles certaines personnes répondent mieux que d’autres, il devient clair qu’une approche de médecine de précision sera essentielle pour offrir les thérapies les plus bénéfiques à chaque personne.
Complications rénales : finérénone
En novembre 2025, Bayer a présenté les données de l’essai clinique international de phase 3 (FINE-ONE), qui comptait des sites participants au Canada. Les résultats démontrent que la finérénone (Kerendia™/Firialta™) réduit de façon significative le rapport albumine/créatinine urinaire, un indicateur de l’atteinte rénale, chez les personnes atteintes d’une maladie rénale chronique (MRC) associée au DT1.
Dans la MRC, l’hormone aldostérone est suractivée et entraîne des dommages aux reins. La finérénone bloque l’activité de cette hormone afin de protéger les reins contre une dégradation supplémentaire. La finérénone est déjà approuvée pour le traitement de la MRC associée au diabète de type 2.
La finérénone a été bien tolérée, sans nouveaux enjeux d’innocuité ni événements indésirables graves. À la lumière de ces résultats, Bayer prévoit soumettre les données aux autorités réglementaires afin d’élargir l’indication du traitement pour inclure les personnes vivant avec le DT1.
La MRC est l’une des complications les plus fréquentes du DT1. Près du tiers des personnes vivant avec le DT1 développeront une MRC, augmentant ainsi les risques d’insuffisance rénale et de maladie cardiovasculaire.
La finérénone est la première thérapie en trois décennies à démontrer des résultats positifs pour la MRC associée au DT1.
Percée DT1 a collaboré stratégiquement avec Bayer pour soutenir l’essai clinique FINE-ONE.
Dispositifs en contexte de grossesse : essai CIRCUIT
Pour évaluer l’efficacité d’un système en boucle fermée pendant la grossesse, un essai clinique randomisé mené au Canada et en Australie a recruté des femmes enceintes vivant avec le DT1 avant 14 semaines de gestation, avec un suivi jusqu’à six semaines après l’accouchement.
Les chercheurs ont analysé 88 participantes assignées aléatoirement, avant 16 semaines de grossesse, à un traitement en boucle fermée ou aux soins standards. Le groupe recevant les soins standards a poursuivi sa méthode habituelle d’administration d’insuline (injections multiples quotidiennes ou pompe à insuline), et toutes les participantes ont utilisé un capteur de glucose en continu pendant toute la durée de l’étude.
Le pourcentage moyen de temps passé dans la cible glycémique propre à la grossesse était significativement plus élevé dans le groupe en boucle fermée (65,4 %) que dans le groupe recevant les soins standards (50,3 %). Le taux moyen de glucose ajusté était également plus bas dans le groupe en boucle fermée.
Ces résultats soutiennent l’utilisation des systèmes en boucle fermée pendant la grossesse chez les personnes vivant avec un DT1.
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Percée DT1 Canada continuera de suivre de près les résultats de ces essais et de partager des mises à jour dès qu’elles seront disponibles.
