
Au cours des dernières décennies, d’importants progrès ont été réalisés dans le développement de thérapies de remplacement cellulaire pour le diabète de type 1 (DT1) — en grande partie ici même, au Canada. Nous savons maintenant que des îlots fabriqués peuvent être implantés de façon sécuritaire chez des personnes vivant avec le DT1, où ils commencent à produire de l’insuline. Mais il reste encore beaucoup à faire pour faire progresser ces thérapies et les rendre accessibles à un plus grand nombre de personnes.
Pour stimuler de nouvelles avancées dans ce domaine, Percée DT1 est heureuse d’annoncer un partenariat avec le Réseau de cellules souches (RCS) du Canada, un organisme sans but lucratif financé par le gouvernement fédéral et axé sur la recherche en médecine régénérative et sur les cellules souches. Ensemble, Percée DT1 et le RCS soutiendront quatre nouveaux projets dirigés par des chercheurs canadiens.
Cette annonce marque une étape importante dans l’expansion d’un partenariat stratégique lancé en 2021. Fidèles à leur engagement commun envers la formation de la relève scientifique, les deux organisations ont établi le programme de bourses J. Andrew McKee, décerné chaque année à un chercheur postdoctoral en médecine régénérative pour se joindre au Centre d’excellence de Percée DT1 à l’UBC. Les lauréats précédents (2022, 2023 et 2024) ont apporté à l’équipe de recherche du Centre des expertises issues de divers pays et disciplines. En outre, grâce à l’intérêt partagé des deux organismes pour l’accélération du passage de la recherche à la commercialisation, Percée DT1 et le RCS ont collaboré à un programme pilote visant à renforcer les connaissances réglementaires des stagiaires en recherche, qui a depuis rejoint de nombreux chercheurs en médecine régénérative partout au pays.
Afin de poursuivre sur cette lancée, le partenariat s’élargit maintenant pour financer de nouveaux projets de recherche translationnelle axés sur l’innovation et la commercialisation. Nous sommes donc ravis d’annoncer que quatre projets conjoints recevront du financement de mai 2025 à avril 2027. Ces subventions font partie du concours national 2025 du RCS sur la médecine régénérative, qui appuiera au total 36 projets.
Dr Tim Kieffer (UBC), Dr James Shapiro (Université de l’Alberta), Dr Takanori Takebe (Cincinnati Children’s Hospital) et Lunar Therapeutics (Vancouver, C.-B.) – Subventions de soutien aux partenariats biotechnologiques
Combiner îlots dérivés de cellules souches et réseau vasculaire pour un produit de remplacement d’îlots plus performant
Les thérapies cellulaires actuelles pour le DT1 (comme la transplantation d’îlots) peuvent être efficaces, mais elles dépendent toujours des dons d’organes et sont limitées par une faible survie cellulaire après la greffe, ce qui nécessite des doses élevées de cellules et des procédures répétées. Ce nouveau projet ambitieux vise à s’attaquer à ces deux défis : la provenance des cellules d’îlots et leur faible taux de survie après transplantation. Le projet accélérera le développement préclinique, par Lunar Therapeutics, d’un produit de remplacement d’îlots dérivés de cellules souches — ce que le laboratoire du Dr Takebe décrit comme des « mini-organes complexes » pour le DT1.
Ce produit contiendra non seulement des cellules productrices d’insuline, mais aussi des cellules endothéliales, semblables à celles qui tapissent les vaisseaux sanguins et le cœur. Ces cellules endothéliales soutiendront la survie et l’intégration des îlots après la transplantation.
Pour atteindre cet objectif, Lunar Therapeutics réunira l’expertise canadienne en matière d’îlots dérivés de cellules souches et de transplantation clinique d’îlots, sous la direction du Dr Timothy Kieffer et du Dr James Shapiro. L’équipe comptera également sur le Dr Takanori Takebe, basé aux États-Unis, un expert en conception d’organoïdes complexes composés de divers types cellulaires. En combinant les technologies développées dans chacun de leurs laboratoires, cette équipe multidisciplinaire travaillera à offrir une solution efficace de remplacement des cellules d’îlots.
Dre Marya Ahmed et Dr James Shapiro (Université de l’Alberta) – Subventions aux projets à fort impact
Utiliser des gels d’origine naturelle pour optimiser la cryopréservation (stockage à très basse température) des îlots dérivés de cellules souches
L’implantation d’îlots dérivés de cellules souches chez des personnes vivant avec le DT1 peut rétablir la production d’insuline, éliminant ainsi le besoin d’injections et améliorant leur qualité de vie. Cependant, qu’ils soient prélevés chez des donneurs décédés ou créés à partir de cellules souches modifiées, ces îlots doivent être conservés avant d’être utilisés pour traiter une personne atteinte de DT1. À l’heure actuelle, la seule méthode de conservation repose sur la congélation à basse température avec des réactifs chimiques qui facilitent le processus de congélation. Malheureusement, ces réactifs peuvent provoquer la mort cellulaire lors de la décongélation et entraîner des réactions allergiques une fois transplantés chez les patients.
Ce projet vise à combler cette lacune en développant des gels non toxiques d’origine naturelle pour optimiser la congélation et le stockage des cellules souches et des îlots. Les gels identifiés seront également évalués pour une production à l’échelle commerciale. Le succès de ce projet pourrait mener à de nouvelles propriétés intellectuelles qui intéresseront tant les chercheurs que les entreprises œuvrant en médecine régénérative, au Canada comme ailleurs dans le monde.
Dre Corinne Hoesli (McGill), Dr André Bégin-Drolet (Laval), Dr Richard Leask (McGill), Dr Andras Nagy (Sinai Health, Toronto), Dr Steven Paraskevas (McGill) – Subventions aux projets à fort impact
Pancréas bioartificiel à réseau vasculaire pour la thérapie cellulaire du diabète
(Utiliser des vaisseaux sanguins pour créer un meilleur dispositif d’encapsulation pour les thérapies de remplacement des îlots)
Les îlots dérivés de cellules souches représentent une source potentiellement illimitée d’îlots pour la transplantation. Comme ces îlots présentent des risques particuliers par rapport à ceux issus de donneurs, les encapsuler dans un dispositif permettrait de les retirer en cas de croissance non souhaitée. Toutefois, les dispositifs d’encapsulation testés jusqu’à présent dans des essais cliniques ont montré un succès limité, principalement en raison d’un apport sanguin insuffisant aux cellules à l’intérieur des dispositifs. Dans ce projet, l’équipe propose de développer un dispositif où les îlots dérivés de cellules souches seraient placés autour de vaisseaux préétablis, ce qui améliorerait la survie des cellules et la rapidité des réponses en insuline grâce à une meilleure irrigation sanguine. Le projet vise à optimiser la conception du dispositif et à réaliser des études précliniques avancées.
Ce projet pourrait permettre une meilleure survie et un meilleur fonctionnement des îlots dérivés de cellules souches. Le dispositif pourrait assurer un contrôle à long terme de la glycémie sans intervention externe. Il pourrait également ouvrir la voie à d’autres organes bioartificiels de taille humaine, conçus en laboratoire.
Dre Megan Levings, Dr Bruce Verchere, Dr Francis Lynn et Dr Peter Zandstra (UBC) – Subventions aux projets à fort impact
Utiliser des cellules souches pour créer un modèle du système immunitaire humain atteint de DT1 dans une boîte de Petri
De nombreux nouveaux traitements pour le DT1 sont en voie d’émerger, notamment le remplacement des cellules productrices d’insuline et les thérapies visant à bloquer l’auto-immunité, comme les « vaccins inversés » et les traitements par cellules immunitaires. Cependant, un obstacle majeur à leur mise au point est l’absence d’un modèle simple et fiable permettant de tester leurs effets sur des cellules humaines avant de passer aux essais cliniques. Le modèle préclinique standard repose sur l’expérimentation de thérapies dans des modèles murins du DT1, mais ces modèles présentent d’importantes limites, car il est pratiquement impossible d’y reproduire fidèlement le système immunitaire humain. D’ailleurs, le diabète a été « guéri » des centaines de fois chez la souris — sans que ces résultats se traduisent en succès chez l’humain.
Pour surmonter cet obstacle, la Dre Levings et son équipe établiront un nouveau modèle reproduisant l’auto-immunité du DT1 humain en laboratoire. Ce modèle utilisera des cellules souches pour créer les trois types cellulaires impliqués dans la maladie : les cellules productrices d’insuline et deux types de cellules immunitaires, soit les lymphocytes T et les cellules présentatrices d’antigènes. Ces cellules seront ensuite combinées de différentes façons afin de recréer en laboratoire les processus typiques de l’auto-immunité.
Un modèle du DT1 humain pouvant être généré en laboratoire permettra non seulement de tester des traitements potentiels, mais aussi de soulever de nouvelles questions sur les causes du DT1 et les moyens de le prévenir. Ainsi, cette recherche pourrait grandement favoriser le développement de thérapies novatrices qui offriront de nouvelles approches pour prévenir ou traiter le DT1.
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Trouver une thérapie de guérison pour le DT1 est l’étoile du nord de Percée DT1, et nous sommes ravis de continuer à renforcer notre collaboration avec le Réseau de cellules souches dans le cadre de notre objectif commun : un monde sans DT1, grâce à l’innovation et à une recherche tournée vers l’avenir.
Percée DT1 Canada continuera de vous tenir informés de l’évolution de ces projets au fur et à mesure qu’ils progressent.