2 mars 2020
Kamilla Kozuback, 15 ans, se souvient d’avoir lutté pour retenir ses larmes lorsqu’elle a réussi son dernier saut aux Jeux olympiques de la jeunesse 2020 en janvier dernier, ce qui lui a valu la huitième place et a fait d’elle l’une des plus jeunes planchistes à jamais représenter le Canada.
Deux ans à peine auparavant, Kamilla avait reçu sa première dose d’insuline à la suite d’un diagnostic officiel de diabète de type 1 (DT1) et avait demandé au médecin si elle allait pouvoir un jour refaire de la planche à neige.
« C’était la première chose que je voulais savoir. Est-ce que je serais capable de faire de la planche à neige ou compétitionner de nouveau? dit-elle. Je n’avais que cela en tête. »
Avec l’aide de sa mère, Brigitta, une infirmière de profession qui a su reconnaître les symptômes du DT1 chez sa fille en 2017, Kamilla a fait tout ce qu’elle pouvait pour prendre en main sa maladie et veiller à ce que rien ne l’empêche de réaliser son rêve de devenir une planchiste de compétition.
« Elle n’avait pas peur… une fois revenues de l’hôpital, elle a pris la seringue de mes mains et m’a dit : “laisse-moi faire”, se rappelle sa mère. J’ai alors su qu’elle saurait s’en tirer. »
La vie de Kamilla a fait un virage à 180 degrés ce 1er juillet-là. Elle a eu d’incroyables embûches à surmonter, mais elle dit qu’elle y a vu des occasions de se surpasser pour réaliser ses aspirations de devenir une planchiste professionnelle. Elle s’éveillait tous les matins, s’entraînait au gym, levait des poids et maintenait son cardio, tout en vivant avec un nouveau diagnostic de DT1.
Sa mère étant infirmière, elle a pu parler ouvertement de sa maladie et suivre sa glycémie avec son aide pour ainsi surveiller comment différentes activités influençaient son diabète.
Ce n’est qu’en janvier dernier, lors de son voyage en Suisse, toutefois, qu’elle a senti que son travail acharné et sa détermination portaient leurs fruits. Kamilla avait été choisie pour représenter le Canada en planche en neige aux Jeux olympiques de la jeunesse.
« J’ai été submergée par une vague de bonheur indescriptible, dit-elle. C’était tout simplement extraordinaire d’être là, de compétitionner et d’être l’une des plus jeunes filles de la compétition. »
Et cela, tout en gérant le DT1.
« Je n’arrête pas de dire à Kamilla qu’il est normal d’avoir de mauvais jours, qu’il est normal d’être contrariée. Elle doit cependant transformer ces difficultés en motivation… J’étais tellement heureuse de la voir réussir ce saut et compétitionner en Suisse… C’était incroyable. »
Aujourd’hui, Kamilla s’applique toujours à gérer la maladie aux côtés de sa mère et d’un husky de Sibérie atteint lui aussi du DT1.
« Je veux participer aux prochains Jeux olympiques, dit-elle. Je vais travailler fort et m’entraîner autant que je le peux… malgré mon diabète. »